L’une des femmes les plus puissantes de Wall Street dirige une équipe qui a généré 1 milliard de dollars de frais cette année – voici son histoire.
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10 septembre 2015, 9h32
Liz Myers était seulement une adolescente la première fois qu’elle put poser une question à Warren Buffett à la conférence annuelle de Berkshire Hathaway.
Trois décennies plus tard, elle ne peut se rappeler de sa question, bien qu’elle le voudrait.
“Il m’a récemment demandé si je m’en souvenais. Je n’arrive pas à m’en rappeler et j’envoie des mails à tout le monde pour le savoir: ‘Est-ce que quelqu’un s’en souvient ?’” dit-elle durant une interview au siège de New York JPMorgan Chase.
Evidemment, pour Myers, la dirigeante mondiale d’une banque présente dans le marché mondial des capitaux, parler aux milliardaires n’est plus une si rare opportunité dorénavant.
A 45 ans, elle dirige une équipe qui génère plus de 1,5 milliards de frais l’an dernier à elle seule, en aidant des entreprises comme le groupe Alibaba à gérer leurs offres publiques initiales. L’équipe a généré plus d’un milliard en 2015.
Mère mariée de deux enfants, Myers a passé toute sa carrière à JPMorgan. Elle fut la première femme à gérer des affaires sur le marché mondial des capitaux pour une banque de premier plan de Wall Street.
Cette position en fait l’une des femmes les plus importantes de Wall Street.
Myers s’est assise avec des hommes d’affaires pour une interview de plus d’une heure, durant laquelle elle se montra humble et les pieds sur terre – elle s’occupe de ses affaires loin de la lumière des médias. Passionné de la gestion d’autres femmes à JPMorgan, Myers est une personne clairement investi dans ses relations avec ses collègues, clients et anciens camarades de classes.
“Je n’ai pas seulement un respect immense pour Liz, je suis en admiration devant elle”, a expliqué Alexandra Lebenthal, le directrice générale de Lebenthal Holdings. “Elle est l’une des femmes qui a rejoint les plus hauts niveaux de Wall Street, mais elle reste modeste et gracieuse. Liz est une femme de pouvoir, qui ne tient pas compte de son genre.”
Parlant de stocks lors d’un dîner
Né seconde d’une famille de trois enfants, avec deux frères, Myers a grandi à Grosse Point, dans le Michigan, un district de Détroit situé sur la rive du Lac St Clair. Le père de Myers, Michael, est anéstésisthe. Sa mère, Judy, était décoratrice d’intérieur.
Dans leur maison, il y avait deux copies du Wall Street Journal posées sur le seuil en brique chaque matin. Ses parents étaient intéressés par l’investissement, et, au dîner, les affaires étaient leur principal sujet de conversation.
“Lors des dîners de famille, certaines personnes parlent de politiques. Nous parlions d’entreprises et parfois de stocks” explique Myers. “Même si aucun de mes parents ne travaillait dans la finance, ils en étaient tous deux intéressés.”
C’était la mère de Myers qui gérait les finances et les investissements de la famille. Elle sentait que l’épargne devait être investi quelque part.
Au début des années 1980, un ami de la famille parla à la mère de Myers d’un talentueux investisseur à Omaha dans le Nebraska, appelé Warren Buffett. Sa mère commenca à lire des choses à propos de lui et devint bientôt à son tour une investisseuse de Berkshire Hathaway.
Les parents de Myers ont commencé leur pélerinage vers Omaha pour assister aux rencontres annuelles des parties prenantes de Berkshire Hathaway, qui se tenait à l’époque au Théâtre Orpheum – une salle beaucoup plus petite qu’aujourd’hui. Peu à peu, cela devint une tradition familiale à laquelle assistait également Myers et ses deux frères à la fin des années 1980.
Des dîners de famille aux “clubs de repas” de Princeton
Myers était une étudiante brillante et aussi très appréciée par ses pairs.
“Au lycée, elle était évidemment intelligente et travailler dur, mais je pense que la plupart de ses amis se rappelle d’une fille gentille, drôle et de laquelle on voulait s’entourer”, explique l’une de ses anciennes camarades de classe.
Elle fut diplômée de l’Université Liggett – l’école coéducationnelle indépendante la plus ancienne du Michigan – en 1988. Ensuite, elle déménagea au New Jersey pour commencer son premier semestre à l’Université Princeton.
Myers rejoigna l’un des “clubs de repas” les plus célèbres de Princeton.
Là-bas, elle fit partie de la sororité Kappa Alpha Theta et devint ensuite présidente du chapitre lors de son année sénior.
Les moments de vie sociale les plus importants sur le campus étaient ces fameux “clubs de repas” – de belles maisons, parfois chargées d’histoire dans lesquelles des hommes de la classe supérieure dîner ensemble et nouer des liens entre eux. Myers finit par rejoindre le Cottage Club et y servit comme intendante principale.
Vouée à l’économie
A Princeton, Myers n’a pas immédiatement su qu’elle voulait travailler à Wall Street, et très tôt elle se pencha sur un programme d’économie.
Elle finit de se concentrer sur cette discipline, et devint l’une des deux étudiantes du comité de liaison du département d’économie de l’université qui travaillait pour la faculté sur les relations entre les affaires et l’industre de la finance.
Durant ses années sénior, des recruteurs de banques d’investissement de New York arrivèrent sur le campus.
“Quand j’ai posé des questions à ces banques, elles ont dit : “Pourquoi voulez-vous cela ?” et j’ai répondu : “Car je suis intéressée de comprendre comment fonctionnent les entreprises, et intéressée par les affaires.”
Cette réponse était assez bien, et dès lors Myers reçut quatre offres, y compris certaines de JPMorgan et de Salomon Brothers.
Aujourd’hui, Myers est la codirectrice du programme de recrutement de JPMorgan à Princeton.
Retour à Omaha
Durant le printemps 1992, Myers et sa famille sont retournées à Omaha. Ils ont toujours accordé de l’importance au fait de parler à Buffett lors de ces rencontres.
Warren Buffett.
A la réception du magasin de bijoux à Borsheim, Myers alla rencontrer Buffett, qui était également le président par intérim de Salomon Brothers après que la banque connaisse de nombreux troubles suite à un scandale de commerce de prêts.
Elle expliqua à Buffett qu’elle avait reçu une offre de Salomon. Elle le remercia et lui laissa entendre qu’elle irait sûrement rejoindre JPMorgan. Il lui dit plus tard au téléphone “Félicitations, j’espère que tu vas gérer tes affaires comme tu le souhaites.”
Pendant qu’elle travaillait à JPMorgan, Myers continua à retourner à Omaha. Une fois, en tant que jeune analyste M&A des consommateurs, elle demanda à Buffett comment il réagirait si le conseil d’administration d’une entreprise voulait organiser un renouvellement des effectifs dangereux pour une autre compagnie.
Après s’être mariée, elle fit ce trajet chaque année. Quand sa mère mourut en novembre 2011, Myers et sa famille n’y retournèrent plus.
Myers n’entra plus en contact avec Buffett jusqu’au jour où il vint à un Sommet récent des directeurs généraux de JPMorgan, un événement annuel tenu par la banque en mars. Toutefois, elle avait déjà prévu d’assister à la rencontre de Berkshire cette année-là.
Cela n’aurait pas été une rencontre annuelle de Berkshire si Liz n’était pas venue”, expliqua Buffett à des hommes d’affaire. “Cela nous oblige, Charlie et moi, à faire attention quand on sait que nous avons des partenaires très intelligents, dirigés par Liz, évaluant si ce que nous faisons a du sens ou non.”
Bien entendu, Charlie est Charles Munger, vice-président de Berkshire Hathaway.
23 ans à JPM
Myers commenca une carrière en 1992 dans le groupe minier et sidérurgique de finance professionnelle au bureau du 60 Wall Street de JPMorgan. La culture et la formation qu’offrait JPMorgan l’ont attiré là-bas.
“Je suis venu à JPMorgan car cette entreprise était connue pour avoir les meilleurs programmes de formation. J’ai senti de fortes affinités à la culture de la firme, qui était très portée sur le client, opérant de la meilleure des manières pour le client sans qu’il y ait de limite” expliqua-t-elle.
Durant ses premières années à la banque, elle travailla également dans le groupe de technologie, média et de téléphone, puis au sein du groupe de consommateurs M&A.
Liz Myers, à 27 ans, était en train de voyager lorsque la crise cambodgienne de 1997 se produisit. Un photographe de l’AP prit cette photo d’elle dans un bureau d’information américain de l’Aéroport international de Phnom Penh. Cette photo apparut dans un journal de Détroit.
Elle quitta JPMorgan en 1995 pour obtenir son MBA à l’Ecole de Commerce d’Harvard avant de retourner au sein du groupe des marchés de capitaux en 1997.
Lors des 18 dernières années, elle devint l’une des banquières les plus influents de Wall Street, occupant le post de directrice mondiale de l’ECM en décembre 2012.
Au sein de JPMorgan, Myers a la réputation d’être charismatique, portée vers le détail, concentrée, toujours à l’écoute et s’inspirant des opinions et des idées des gens qui l’entourent.
“Elle est une très bonne dirigeante” a dit l’un des employés de JPMorgan qui travailla avec elle, sous anonymat. “Elle est capable de se concentrer sur les choses principales et dirige les affaires de l’ECM à leur meilleur niveau.”
Elle travaille sur les transactions dans de nombreux secteurs, dont le financier, technologique, publique, industriel, celui de la santé, des ressources naturelles ou encore concernant les produits de consommation.
“Du point de vue du client, on ne dirait pas qu’elle travaille beaucoup – elle connaît ça très bien. Elle est incroyablement intelligente et docte, pas seulement à propos du produit, mais également des secteurs.”
L’employé de JPMorgan qui a travaillé avec elle explique qu’elle y parvient sans effort.
C’est grâce à la variété des clients que Myers apprécie tellement son travail.
“J’ai pu travailler avec tellement de clients différents – particulièrement à mon poste actuel – dans des industries diverses, à la géographie multiple” dit-elle. “Après 18 ans dans le groupe, ces trois dernières années à diriger au niveau mondial furent une belle opportunité d’élargir mes horizons, pas nécessairement à propos du produit, mais également concernant la culture et le commerce dans de nombreux pays.”
Investir dans d’autres femmes
Myers est fortement impliquée dans le recrutement et le coaching de l’entreprise, et particulièrement celui des femmes.
“Elle est un modèle extraordinaire, non seulment car elle réussit excellemment, mais également du point de vue de sa personnalité0 Chaque femme de Wall Street voudrait lui ressembler pour cela” a expliqué un employé de JPMorgan.
Investir beaucoup de temps à aider les autres dans le développement de leur carrières la passionne énormément.
Liz Myers sur scène lors d’une conférence sur le leadership pour les plus grands directeurs généraux de JPMorgan.
“Quand on regarde autour de nous, on réalise qu’on est devenu … accidentellement d’une certaine manière, un modèle pour les autres. Ainsi, je cherche à savoir comment les aider à faire de même. J’ai eu beaucoup de mentor hommes dans ma carrière, mais également des femmes. J’ai toujours encouragé les gens à soutenir les deux genre car nous avons besoin des deux.”
Myers et d’autres femmes de niveau senior dans l’entreprise ont encouragé des femmes à tout niveau dans leur carrière.
Durant les trois dernières années, Myers a servi comme codirectrice du réseau des femmes séniors de banques d’investissement aux Etats-Unis. Elle est engagée dans les programmes de coaching des banques pour les employées, des programmes de recrutement dans les campus centrés sur les femmes, et les programmes de réorientation dans la banque d’investissement pour les femmes qui n’ont pas travaillé pendant certaines années.
Sa porte est ouverte pour conseiller et guider les femmes. Parfois, les femmes de l’entreprise veulent seulement lui poser des questions, et d’autres fois, elles ont besoin de conseils sur une situation particulière. Mais la plupart du temps, les femmes cherchent quelqu’un qui puissent leur expliquer comment construire leur carrière. Personne ne quitte le bureau de Myers sans un nouveau contact.
“Si une femme vient me voir, elle ne partira jamais sans que j’ai pu l’introduire à quelqu’un d’autre, même dans un autre secteur, même si elle ne recherche pas un nouveau travail”, explique-t-elle.
Suivre les étapes d’un mentor
Myers était la protégé de Jimmy Lee, le légendaire créateur de contrat qui mourut tôt cette année, et souvent le porte-parole public des contrats de JPMorgan. Myers restait en retrait, mais Lee a toujours fait attention à lui apporter la reconnaissance des autres. C’était en fait Lee qui encourageait Myers à dialoguer avec la presse et à se construire à un profil public.
Myers et Jimmy Lee au New York Stock Exchange durant l’introduction en bourse d’Alibaba.
Ces deux personnes ont travaillé ensemble sur des contrats de grande marque, débutant avec AIG quand ils aidèrent le Trésor à vendre ses investissements, au moment où elle dirigeait les affaires du marché du capital américain. Plus récemment, ils ont travaillé sur l’introduction en bourse de Facebook et celle du géant chinois du e-commerce le groupe Alibaba.
Cet été, Lee mourut d’une attaque cardiaque à l’âge de 62 ans pendant qu’il faisait de l’exercice dans sa maison de Darien au Connecticut.
Son décès a laissé un grand vide au sein de l’équipe d’opérateurs de JPMorgan. Il était une figure plus qu’importante à Wall Street.
Lee travaillait en étroite collaboration avec de nombreux directeurs de premier plan de JPMorgan – particulièrement Myers, qui dit qu’elle a appris de lui l’importance d’avoir une relation personnelle avec son environnement de travail.
“Ce que j’admirais chez lui, et j’essaie de penser à prioriser et à me stimuler, c’est à quel point il trouvait important de développer des relations personnelles avec ses clients” explique Myers. “Ce n’est pas un accident qu’il y ait eu 2500 personnes à ses funérailles. Ces gens étaient personnellement proches de lui.
Par Julia La Roche